Des actualités personnelles sous un style impersonnel, et inversement.
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Après avoir raconté mes aventures en long en large et en travers dès la sortie de l'aéroport, voici 3/4 articles qui peuvent peut-être plus vous intéresser si vous allez sur place, pour vous aider à vous faire un itinéraire, ou tout simplement si vous voulez en savoir plus sur un pays dont on parle peu (pas).
La ville où j'ai fait l'association Mayan Families, premier point de chute dans ce pays. Une ville de taille moyenne (10.000 habitants) un peu sale, très peu touristique. Bidonville par endroits, souk à d'autres, quartiers résidentiels aisés et une rue commerçante avec beaucoup de bars très sympas.
Les gens y sont assez pauvres et beaucoup de maisons sont faites de juste quelques parpaings. On apprend aussi sûrement aux enfants à jeter leurs papiers à côté des poubelles. Il y en a partout, surtout de ces affreux emballages de paquets de chips qui se vendent à gogo.
Dans la rue, des vendeurs de poulet grillé, de mangues fraiches, de tissus maya. Un bon aperçu de beaucoup de villes du Guatemala ou de pays du tiers monde en étant large, avec en plus le magnifique lac Atitlan qui la borde.
Pas grand chose à voir/faire ici mais disons que c'est la "vraie vie" des Guatémaltèques. Si vous venez, je conseille de passer quelques jours dans une famille d'accueil et de prendre des cours d'espagnol ou d'aider une association pour s'imprégner quelque peu de l'humeur ambiante, faire connaissance avec les locaux et la fête avec les expatriés. Etre réveillé par les poules à 5h tous les matins ça change de l'ordinaire et des éternelles photos de temples ou de couchers de soleil, que je ne vous épargnerai pas ceci dit.
Je ne passe que quelques heures dans l'ancienne capitale coloniale. Très belle ville historique, là encore de nombreux bars déjantés. Il y en avait un avec des crânes, du feu, une petite porte de 1m de haut pour accéder à un bar dans le bar où il y avait le cocktail du chef servi seulement là, ... Génialissime. J'y ai rencontré un couple d'irlandais vraiment sympa, ils m'ont raconté toutes sortes de légendes et croyances de leur pays.
Je ne me serai pas éternisé dans Antigua où il n'y avait pas grand chose à voir à mon avis purement d'un point de vue touristique. Oui, il y a des bâtiments qui datent de 1500 et de la conquête espagnole encore bien conservés. Des petites cours intérieures, des maisons aux murs colorés et un MacDo qui s'intègre parfaitement au décor. Se balader dans ses rues était agréable mais ça prend juste 2 heures. J'ai cru comprendre que beaucoup d'expatriés y avaient élu domicile et je pense que si je devais choisir un endroit ce serait sans doute le même, dans la plus occidentale des villes du pays.
Dans le genre "je tue ceux qui me gênent ou me font rire", il y a pire que Mitterrand, j'ai nommé : la CIA. Après avoir inoculé la syphilis à bon nombre de Guatemaltèques pour tester (vendre ?) leur vaccin dans les années 40, ils ont aidé les dictateurs successifs au Guatemala (et ailleurs) à massacrer leur population pour ne pas que le pays devienne communiste pendant la guerre froide.
Ceci étant je suis un peu mauvaise langue. Les américains ont bon cœur et dans leur infinie largesse ils ont décidé de faire un petit geste pour se rattraper. Ils leurs ont donc donné leurs vieux bus scolaires dont ils ne se servaient plus. La gentillesse a des limites.
Vous avez sans doute remarqué que dans les pays pauvres les gens roulent toujours un peu n'importe comment, et on trouve ça rigolo. Ici c'est pareil, sauf que s'il s'agit d'un chauffeur de bus aux commandes d'un engin plutôt puissant qui a la vie de 50 personnes dont la vôtre entre ses mains c'est un peu moins drôle. Je ne sais pas si parce qu'ils sont croyants ils n'ont pas peur de mourir, mais les conducteurs risquent leur vie à chaque instant. Ils n'hésitent pas à doubler les voitures sur des virages de montagne sans visibilité avec des ravins tout autour.
Ça reste une expérience marrante. Le bus est blindé, on se tasse tous et on est tellement serrés que si l'on est sur l'allée centrale on peut se tenir assis juste par compaction des voisins de gauche et de droite. "Chicken bus" parce qu'on est serrés comme des poulets ou parce que des fermiers empruntent le bus avec leurs volailles pour aller les vendre au marché en ville ? C'est ce qui se dit.
Et comme si ça ne suffisait pas, la porte du bus est constamment ouverte pour que l'adjoint du chauffeur qui est sensé récolter l'argent puisse hêler les passants et leur demander s'ils veulent monter. Un peu comme un marchand ambulant crie "chouchous ! qui veut des chouchous ?" sur la plage, sauf qu'il ne ressemble pas à une sirène. Pour encaisser l'argent de tout le monde, il doit aussi parfois marcher sur les dossiers des sièges pour se rendre à l'arrière du bus. J'aime la simplicité des gens de ce pays encore non syndicalisé.
Dans tous les cas les fous du volant auront tenu leurs horaires et 3 bus à la suite avec moins de 20 secondes d'attente entre chaque c'est bien pratique pour se déplacer vite d'une ville à une autre. Je pense qu'ils pourraient aller encore plus vite en ne s'arrêtant pas pour prendre des voyageurs. Il faudrait courir et prendre le bus en marche. Et même dans un bus bondé, je pense que les Guatémaltèques se tendraient la main pour s'entraider. Suivez mon regard.
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