Des actualités personnelles sous un style impersonnel, et inversement.
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Arrivé au Guatemala le mardi sans connaître personne, je pars samedi matin dès potron minet avec Cornélia, rencontrée à l'association, pour passer le week end sur la côte pacifique dans un "surf camp". Je n'aurai pas pu rêver mieux ! Depuis Panajachel il faut passer par Antigua en prenant des chicken bus puis comme toujours dans ce pays c'est une navette, celle de l'hôtel, qui vient nous chercher. Je ne sais pas comment ils sont rentables : l'hôtel est à 15€ la nuit, on y reste 2 jours, et un mec fait 4 heures de voiture aller pour venir chercher 2 personnes.
L'arrivée est magique. On se croit rendus au paradis. Il fait bien meilleur, les parpaings se sont transformés en huttes de paille, et on se retrouve seuls sur une plage qui s'étend à perte de vue. Notre esprit se vide instantanément. On a quitté une petite ville quasi quelconque pour ce qui pourrait être une île déserte avec tout le confort. Il y a les bungalows sur pilotis, tout en bois, où l'on accède grâce à une longue échelle. Les toits de chaume. Le lit face à la mer, sans fenêtre. Le bruit des vagues s'écrasant inlassablement qui nous berce... C'est la fin d'après-midi, je m'abandonne tout entier à ce lieu insolite et à ses charmes inattendus. J'admire l'océan que je devrai affronter le lendemain sur une planche et je rêve d'exploits.
Dans ce petit village d'Asterix, il y a 2 bungalows et un dortoir, en tout 10 personnes avec qui on sympathise autour de la piscine et du bar. L'ambiance est familiale : repas commun tous les soirs, petit-déjeuner et déjeuner étant libres. Ce soir c'est barbecue.
Cornélia : "Je suis végétarienne, je ne veux pas payer le prix du barbecue si je ne mange rien."
_ Directrice : "on te fera une grosse salade"
_ C : "il y aura de la mayonnaise ?"
_ D : "oui il y aura du maïs, du riz, des tomates, de la mayonnaise, ..."
_ C : "je ne mange pas de mayonnaise, il y a des œufs dedans."
Des images plein la tête, je me lève tôt. L'eau est délicieuse, 30° à vue de nez. Pas besoin de se mettre de l'eau sur le cou avant de rentrer. Je commence ma journée de surf. Sans être un cador j'ai du en faire une vingtaine de fois déjà. Le spot est difficile, les vagues se cassent verticalement et sont beaucoup trop grosses pour moi et ma longboard. Au bout de 2h, épuisé de lutte, je décide de rentrer.
Une vague arrive par derrière, me renverse et la planche se fait entraîner à toute vitesse. Je me fait traîner par la corde qui relie ma cheville à la planche (le "leash"). Les vagues me maintiennent sous l'eau et me roulent. Je ne sais plus où est le haut ni où est le bas, je manque d'air. Je remonte prendre mon souffle et voici qu'une nouvelle vague vient relancer la planche ; même scénario. Il se répète 3/4 fois de suite et j'ai vraiment peur d'y laisser ma vie. Pour le surf je repasserai.
Le problème des petits coins de paradis c'est que l'émerveillement passé on s'y ennuie vite, surtout quand on est contraint d'abandonner la seule activité qui nous intéressait. La chaleur et l'humidité se font écrasantes. Reste à bouquiner près de la piscine et à y discuter avec les autres touristes ce qui est sympa aussi. Un peu hyper actif sur les bords, je sais que je ne tiendrai pas longtemps à ce rythme, par contre Cornélia qui m'a vidé mon spray anti-moustiques est toujours en extase. J'ai aussi fait l'erreur de lui prêter ma crème solaire. Elle m'annonce tout sourire qu'elle fait la technique du sandwich : spray, crème solaire, spray. J'aime partager mais le spray doit tenir 4 semaines...
L'hôtel est à côté d'un petit village de 5 maisons vide et très excentré du reste du pays. Même pas de petit resto ou marché à faire avec des vendeurs qui tentent de nous refourguer leur plat à tajine. Les touristes, les néons et le bitume me manquent. Les habitants devraient avoir honte de simplement vivre là normalement sans penser à nous divertir.
Le dimanche soir tout le monde repart vu qu'ils travaillent le lendemain. Reste nous deux et 3 nouveaux allemands qui arrivent, et avec qui Cornélia, autrichienne, sympathise vite. Moi pas puisque Nein jaa nash pal pas deutch. Une fois l'excursion payante en pirogue dans la mangrove faite, c'est hôtel ou rien. D'ailleurs dans la mangrove on n'a rien vu et ils nous ont dit après que c'est parce que ce n'était pas la saison. Il fait trop chaud, très moite, et j'aime bien lire mais au bout de 2 heures je veux bouger et faire autre chose, si possible sans avoir à comprendre l'allemand. L'endroit est super et je veux partir sur une note positive avant l'écœurement : les meilleures choses ont une fin.
Adieu veau, vache, cochon. Je ne passerai pas le week end prochain à visiter les ruines mayas avec Cornélia comme on l'avait prévu. Je m'en vais. Elle reste 2 jours de plus à l'hôtel à jouer aux cartes avec les allemands et je repars dans l'association. Ma vie continuera.
Le surf camp était à Paredon sur la côte pacifique, 4 jours après mon arrivée au Guatemala (11 jours en tout). Vous pouvez consulter mes 3/4 autres articles sur les points de mon itinéraire.
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