Des actualités personnelles sous un style impersonnel, et inversement.
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Le long fleuve pas toujours si tranquille de ma vie vient tout à coup de se muer. Après une période relativement calme, c'est sur une chute d'eau assourdissante qu'il débouche violemment, sans crier garde.
Le souffle coupé, quittant le domicile conjugal, je me retrouve à repartir de zéro. Mais alors vraiment zéro car en plus de cela je commence un nouveau travail dans les jours prochains. La situation est délicate, je dois donc retrouver un logement de toute urgence, racheter des meubles ikéa impersonnels, une table nue sur laquelle je dînerai seul un repas fade. Tout ça pour me stabiliser, reprendre la même vie avec un tour de retard. Ll'épidémie bat toujours son plein, on travaille encore à distance et les contacts humains sont réduits comme peau de chagrin.
Mais je décide de me réinventer.
On travaille à distance ? Ça tombe bien ! Cela fait 3 ans que j'habite au même endroit, et je commence à avoir la bougeotte. J'ai envie de découvrir les États-Unis : Miami, le Texas, le Tenessee, que sais-je encore.
Je vois la vie du bon côté des choses. Si je n'avais pas dû tout quitter, je ne pourrais pas me permettre et de voyager et de louer un deuxième logement. J'ai loué un espace pour 100€/mois dans lequel j'ai mis mes affaires. Toute ma vie. C'est à dire rien. Des livres, des habits, mes cours de maths, quelques cadres, des affaires de sport. Rien que je n'utilise vraiment, mais comme une ancre solide au passé qui m'a forgé.
J'ai gardé sur moi le minimum. Une grosse valise, quelques bouquins, ma raquette de tennis, mon vtt. Je désire voyager léger pendant longtemps sans manquer de rien et avoir de quoi m'occuper. Tout rentre facilement dans la voiture (et le porte-vélo). Et en quelques jours, après un bon coup de pied aux fesses, j'étais paré pour faire le tour du monde !
je ne pensais pas en avoir autant
Je n'ai plus qu'à louer des airbnb à la semaine ou au mois, ce qui ne me coûte pas beaucoup plus que ce que je déboursais auparavant, et je peux maintenant aller de ville en ville. L'avantage de la voiture est que je peux emporter plus avec moi, et que je suis vraiment autonome une fois arrivé sur place. L'inconvénient c'est que les USA sont gigantesques et que c'est un petit jet qu'il me faudrait.
J'ai pensé à un moment prendre un van pour économiser sur l'hôtel, et en plus c'est tendance. Mais je dois avoir du wifi pour bosser, et dormir seul garé dans les bois ou sur une aire d'autoroute ne me fait pas rêver. Même sans ça, m'imaginer assis 24h/24 sur la même banquette sans pouvoir déployer mon grand corps à la verticale me rappelle ces cages de torture du Moyen-âge où l'on enfermait de pauvres hères dans des cellules trop petites pour eux. C'est d'un ringard mais le mieux pour moi reste de louer une habitation, à l'ancienne.
Je suis satisfait de mon "minimum" mais j'ai un pincement au cœur en me séparant de mon encombrant matériel de kitesurf, et pense alors à troquer ma voiture pour une fourgonnette. 🎵 Ma petite entreprise... 🎵 À y réfléchir, un van c'est 40.000$ ce qui n'est pas à la portée du premier hippie venu, alors qu'une camionnette c'est 20.000$, et je peux très bien y mettre un lit de camp pliable et du matériel de camping. Ça reste pas donné, surtout sachant que mes affaires familiales vont bientôt me mettre à sec donc je vais faire une croix dessus pour le moment. Il y a peu de chances de faire du kite en traversant les USA en hiver de toutes façons, donc soyons raisonnables. Être "yolo" n'interdit pas de planifier ! :)
Première destination : San Diego ! Coffre chargé, airbnb réservé, lunettes de soleil sur le nez, j'appuie sur l'accélérateur tout sourire et libéré. Astalavista !
le paysage entre San Francisco et San Diego, sur 750 km
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