Des actualités personnelles sous un style impersonnel, et inversement.
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Je suis depuis peu accroc aux échecs. Il parait qu'avec la série "le jeu de la dame" sur Netflix beaucoup de gens s'y sont mis, mais il se trouve que c'est un pur hasard pour ma part. Youtube m'a suggéré une vidéo d'échecs, comme il me propose parfois des vidéos sur des thèmes inconnus susceptibles de m'intéresser, comme le mouth-taping ou la pose de plinthes. J'ai cliqué, trouvé ça passionant, et ça m'a donné envie de faire une partie, juste une. J'ai joué quelques fois petit, j'aimais bien mais sans plus.
J'ai créé un compte en ligne et ai fait ma première partie. Sur le site le principe est simple : on part avec un score. On se bat contre des gens qui ont à peu près notre niveau. Celui qui gagne voit son score monter, et le perdant voit le sien baisser. Ce classement nous tient en haleine. Je devais faire juste une partie, j'y joue maintenant plusieurs heures par jour.
Rarement je n'ai eu autant d'intensité et d'anxiété dans un jeu. On ne joue pas aux échecs comme on fait des mots fléchés. Je vois que mon adversaire peut me mater. L'a t'il vu ? Est-ce que je peux trouver une solution ? L'attente est insoutenable. Mon cœur bat fort. Mon cerveau est en ébullition.
On ne perd pas aux échecs, on se fait violer.
Il faut savoir que perdre fait mal, très mal, beaucoup plus que dans n'importe quel autre jeu. Les parties commencent toujours gentiment : chacun installe ses pièges tranquillement, et très rapidement un des joueurs comprend qu'il est cuit. C'est soudain, ça vient sans prévenir. S'en suit une douloureuse résistance, pour ne pas dire fuite, qui conduit inexorablement à la défaite.
Parfois l'adversaire réussit à entrer dans la bergerie avec sa dame et l'on assiste avec effroi à la disparition une à une de toutes nos pièces sans que l'on ne puisse les défendre. Ou pire notre roi est acculé coup sur coup tel une petite souris qui tente sans y croire d'échapper à ce chat qui s'amuse avant de l'achever. On ressort d'une défaite suant, chancelant, incrédule. On ne perd pas aux échecs. On se fait violer.
L'ordinateur analyse chaque match et nous apprend quels coups étaient bons ou nous donne de meilleures alternatives. C'est un facteur essentiel de mon envie de rejouer : j'ai perdu parce que j'ai fait une erreur stratégique que je comprends, je me sens plus fort. C'est sûr je vais gagner la prochaine partie.
Bonne nouvelle aussi, j'ai quelques amis qui comme moi ont déjà un peu joué, et c'est devenu un bon prétexte pour se retrouver.
Je vous laisse, je dois me refaire.
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