Des actualités personnelles sous un style impersonnel, et inversement.
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Thanksgiving ! L'heure aux USA de lever le pied et de découvrir un peu du pays. Alors on en profite, et ma femme et moi nous envolons pour un endroit que je rêvais de voir depuis longtemps, notamment pour avoir vu la série Dexter en 2010. J'ai nommé : la Floride !
Nous aurons eu une grosse semaine, ce qui aura été ni trop ni trop peu pour visiter Miami, les Everglades, et les "Keys".
Pour faire simple, disons qu'il n'y a rien à faire de "culturel" à Miami. J'avais vu sur un guide qu'il y avait plusieurs quartiers (Coconut Grove, Core Gable, Little Havana, ...), mais comme d'habitude les blogs et les Trip Advisors sur-vendent tout. Disons que Miami est très bétonné, avec de grands immeubles et hôtels dans les zones proches de la mer. Donc quand on en sort pour aller dans Core Gable et autre, c'est sympa parce qu'on est loin des gratte-ciel, on est entouré de petites maisons individuelles où l'on respire, mais c'est résidentiel et il n'y a rien d'autre à faire que d'y promener son chien, un Starbucks à la main.
Même Little Havana m'a déçu. J'avais mis le GPS sur la "rue centrale" ("calle ocho") et je me demandais en arrivant si j'étais au bon endroit tellement ça ressemblait au reste de la ville. Après m'être garé, j'ai vu deux ou trois restos cubains ou attrape-touristes où l'on vend des cigares mais c'est tout (et il y a plein d'autres restos cubains ailleurs dans la ville).
Ah si quand même : j'ai fait un tour à Key Biscayne, une mini île dans Miami pour les millionaires. C'était sympa de passer devant des baraques énormes et d'imaginer leur vie. Le Design District est aussi très chouette : une sorte de Champs-Elysées piéton et tropical.
Le Design district à Miami
L'avantage de Miami c'est que c'est un coin de chute parfait pour se rendre aux Everglades et à Biscayne National Park (voir plus bas). On est à une heure de route de quelques points d'entrée, et c'est agréable de sentir l'ambiance de la ville après avoir été dans le vide des parcs naturels toute la journée. Et de toutes manières il n'y a pas d'hôtels dans ces parcs.
Nous étions à "South Beach", un quartier branché à deux pas d'une belle plage immense et mythique (Alerte à Malibu !), où il y a énormément de petits restos (pas trop chers) et de touristes, mais sans que ce soit pesant.
Malgré le bétonnage du bord de mer immédiat (les restos sont donc derrière la barre d'hôtels), je me suis senti très à l'aise, et j'ai vraiment ressenti cette "vibe" particulière qu'on retrouve dans ces villes de bord de mer avec palmiers où l'on prend le temps de vivre. Ça fait penser à la "SoCal" (= South California) avec Los Angeles et San Diego. Mais pas San Francisco, et je me demande d'ailleurs pourquoi je vis à San Francisco depuis bientôt 8 ans quand ce n'est pas la "vibe" que j'étais venu chercher au départ.
Notre Airbnb ne ressemblait pas vraiment à ça.
Notes :
- J'avais une petite appréhension sur Miami, les trafics de drogue ou autre, mais rien de tout ça.
- Miami est une ville de bateaux. Enfin... pour les gens riches. Je trouve ça assez sympa de conduire sur la route et de passer à côté des canaux, des villas de luxe avec ponton privé et bateau.
C'est un parc immense, et j'étais initialement déboussolé en voyant qu'il y avait plusieurs points d'entrée et qu'il y avait peut être des choix à faire.
Donc oui il y a plusieurs points d'entrée où il y aura des choses différentes à voir/faire, mais il faut savoir que l'on circule très bien dans le parc (une immense route toute droite avec quasiment personne), et que les points d'entrée sont à environ 1h les uns des autres.
On a commencé par l'entrée à Ernest Coe (le point le plus "connu", à 1h de Miami) où l'on a pris une visite guidée, que je conseille. On y apprend notamment que les Everglades ne sont pas des marais, mais une gigantesque "rivière" (un delta ?) qui coule très lentement depuis le lac Okeechobee vers la mer. Là où l'on voit une immense prairie il y a en fait de l'eau qui coule, avec quelques canaux.
À Ernest Coe, donc, on a vu :
- des alligators
- des bébés alligators (qu'on n'aura pu voir qu'avec la guide)
- une tortue
- beaucoup de hérons et de "anhingas" (sorte de hérons), et l'on a appris que les oiseaux mangent les bébés alligators, et seuls un tiers d'entre eux atteignent l'âge adulte.
- On est aussi entrés dans une ancienne base "secrète" de missiles qui date de la guerre froide et de la baie des cochons (accessible uniquement avec un guide), avec un musée très instructif. Je recommande !
Cherchez l'alligator !
Vous êtes libres de circuler partout dans le parc mais pour être honnête vous ne quitterez pas la route (vu qu'il y a de l'eau partout autour), et tout se ressemble tellement que vous ne quitterez pas le centre d'accueil, donc passer une heure ou cinq heures dans le parc ne va pas changer grand chose.
On a du voir que 3 ou 4 alligators, et on ne s'est jamais senti en danger : soit on était sur des pontons en bois bien au dessus de l'eau, soit ils semblaient léthargiques.
Pour la petite histoire, les missiles installés dans les années 1960 n'étaient pas assez puissants pour toucher Cuba.
On a cette fois pris un tour en Airboat (~30 minutes, vu une dizaine d'alligators), ce qui était très sympa, ça changeait.
On a ensuite directement continué notre route vers 10 000 Islands. On n'a pas regretté de n'être pas resté plus longtemps, quand on a vu un alligator on les a tous vus, et le paysage était quasiment le même paysage qu'à Ernest Coe.
Sensations garanties !
Cette fois le paysage change beaucoup. On n'est plus au beau milieu de la Floride avec sa "rivière d'herbe" mais sur le golfe du Mexique, avec de la mangrove qui a pris pied un peu partout et a formé des milliers de mini îlots (l'eau n'est pas très profonde).
On a pris un tour en bateau et on a vu :
- des hérons et des anhingas, qu'on ne regardait même plus. Quand on sait qu'il y a peut être des plus grosses bêtes quelque part...
- des pélicans
- des dauphins
10 000 islands est aussi la capitale du "stone crab", qu'on a essayé. C'est l'un des crabes les plus "sélect" aux USA et c'est là qu'il est pêché. J'ai d'ailleurs appris qu'on ne pêche pas exactement les crabes. On leur arrache les pinces, et on les rejette à l'eau (les pinces repousseront), comme ça il n'y a pas à se soucier de leur population. Un peu cruel quand même.
Ça avait l'air sympa de manger du crabe directement depuis le producteur, mais 1/
il n'avait pas un goût si différent que ça des autres crabes, il est juste plus cher, et 2/ il n'est d'ailleurs même pas moins cher sur place qu'ailleurs.
Bref, pas grand chose d'autre à faire qu'un tour en bateau (~2 heures) et manger au resto. Heureusement qu'on a vu des dauphins, ça s'est joué à peu.
Quelques pélicans dans ce labyrinthe de mangrove
Même genre de paysage qu'à 10 000 Islands, avec beaucoup moins d'îlots. C'est simplement la côte de la Floride côté golfe. On n'a pas fait de tour en bateau (on avait passé la matinée à Ernest Coe et on est arrivés trop tard, dans l'après-midi, à Flamingo) mais en se promenant sur la marina on a vu un crocodile et - tenez-vous bien - un lamantin, notre premier ! Pas besoin de bateau, donc.
Point culture : les crocodiles vivent dans l'eau salée et l'on voit presque toutes leurs dents (bouche fermée) tandis que les alligators vivent dans l'eau douce, et sont vert très très foncé.
On est restés une heure et c'était amplement suffisant.
Autant les alligators ne faisaient pas trop peur, autant j'aurais pas fait mon malin si le croco avait été sur le même ponton que moi.
- On aura passé 2 journées : journée 1 : matinée à Ernest Coe et après midi à Flamingo, et journée 2 : Shark Valley et 10 000 Islands.
- C'était un chouillat fatiguant de faire Flamingo après Ernest Coe mais vu le peu qu'il y avait à voir/faire à Flamingo ça tombait bien.
- C'est "garanti" de voir des alligators à Ernest Coe et Shark Valley, il y en avait à la pelle.
- Ce n'est pas "garanti" de voir des crocodiles, des lamantins ou des dauphins à Flamingo ou 10 000 islands, on a eu de la chance.
- en fonction de la saison, les visites guidées ne se font pas par des rangers mais par des organismes affiliés, donc il ne faut pas croire à l'arnaque si le site web officiel redirige vers des sites "marchands"
- il y avait un "vrai" resto (pas juste sandwichs triangle d'autoroute) et un "vrai" hôtel (pas un camping) à Flamingo, mais il n'y a vraiment rien à faire là bas.
- il une "vraie" ville à 10 000 islands avec des gens qui y habitent, et une dizaine de restos.
- On peut acheter quelques trucs à grignoter à Ernest Coe mais pas plus.
- On n'est pas officiellement "entrés" dans Shark Valley, les airboats n'y vont pas, mais il n'y a pas de différence visuelle, le parc est purement un trait sur la carte.
Notre trouvaille : acheter des empañadas à Miami et les emporter en excursion aux Everglades. Un délice !
À ne pas confondre avec Key Biscayne, la petite île de Miami pour ultra-riches. On est ici entre les "keys" (voir plus bas) et la terre ferme, dans le seul parc national américain "aquatique" : ce n'est pas une zone de terre mais une zone maritime protégée.
Là encore ça ressemble à 10 000 islands et à Flamingo, avec la mangrove et ses hérons. On a pris un tour en bateau pour aller faire du masque et tuba (impossible d'y aller en voiture), et pas grand chose d'autre à faire, et grosse déception. Pas de corail, quasiment que des poissons "gris", c'était très bof. Je ne conseille pas. Si vous avez vraiment envie, essayez peut être la plongée, peut être y a-t-il des choses plus sympas ? (Dites moi !)
Note : Les tours en bateau partent de Homestead, à 1h en voiture de Miami. Il n'y a pas d'autre moyen d'accéder au parc.
De la mangrove, rien que de la mangrove, toujours de la mangrove
On n'a pas vu mieux que ces poissons gris à Biscayne national park :(
Après notre aventure à Miami / Everglades, on a passé quelques jours dans les "Keys". C'est un endroit géographiquement particulier : sur une centaine de kilomètres s'étendent de petites îles plus ou moins habitées, avec de véritables villes pour certaines, des hôtels à n'en plus finir, et des touristes. Il n'y a qu'une seule grande route qui relie de pont en pont la Floride jusqu'au "bout", Key West. Eliott Key, l'île la plus au nord après Key Largo est la seule inhabitée et interdite d'accès car elle fait partie du parc national de Biscayne.
Là encore il n'y a pas plus d'intérêt culturel dans les Keys qu'à Miami. On y vient pour se mettre dans un hôtel et y rester, ou en sortir pour faire un resto.
Il faut 4h de route pour relier Key West à la terre ferme
Nous sommes restés à Islamorada, et nous avons vu quelques lamantins sur la plage de notre hôtel (une seule fois).
Key West présente un petit intérêt architectural, mais c'est blindé de touristes et la seule chose à voir est la maison d'Ernest Hemingway. 18$ par personne pour voir son bureau et les tombes de ses chats ça faisait un peu beaucoup, alors je ne cache pas que devant le guichet on a regardé quelques photos sur internet pour nous faire une idée de l'intérieur de sa maison, et qu'on a préféré dépenser notre budget dans une piña colada et des parts de Key lime pie, la spécialité culinaire de la région, une sorte de cheese cake au citron (on est en Amérique, je vous le rappelle).
Je conseille donc de séjourner ailleurs qu'à Key West et de s'y rendre une (demi) journée.
On a fait 2/3 jours aux keys et j'ai quand même bien aimé, c'est moins dense que Miami mais animé quand même, on s'y sent vraiment en vacances.
la fameuse Key lime pie
Qu'a-t-on vu ?
- des iguanes
- des lamantins
- des tarpons (des énormes poissons de plus de 100 kg)
- et plus étonnant : des chevreuils ! Oui monsieur.
Une petite note sur les 'tarpons' du paragraphe précédent : on ne les a pas vus par hasard. Un restaurant du coin encourage les gens à nourrir ces gros poissons depuis le ponton du resto, et cela attire donc les tarpons et malheureusement des lamantins. Les parents amènent leurs enfants, il est écrit de ne nourrir QUE les tarpons et de ne pas toucher les lamantins, mais bien entendu les lamantins sont tellement plus impressionnants que l'on a d'yeux que pour eux. J'ai donc pu voir des parents donner à manger à ces "vaches marines" pour les attirer et que leur enfant les touche, et j'en ai même vus certains tenir la nourriture hors de l'eau pour "faire durer" et voir les lamantins plus longtemps. Spectacle triste et lamentable.
Alors forcément si vous n'avez pas vu de lamantin allez-y, mais sachez que c'est une espèce en voie de disparition, que les filets de pêche et les moteurs des bateaux les déciment, donc si vous en avez vu de manière plus sauvage, n'encouragez pas ça. Merci !
Alors oui forcément j'ai touché aussi parce que j'ai payé, mais ne faites pas comme moi. Sur la droite un "tarpon".
De ce qu'on nous a dit, il fait en Floride une chaleur suffocante de mai-juin à septembre-octobre. Le reste de l'année il fait un climat quasi parfait : sec, température agréable.
Nous y sommes partis en novembre. Il faisait bien 20°C minimum la journée même le soir. Un peu frisquet pour se baigner / faire que de la plage mais pas impossible non plus. L'eau devait être à 18°C.
Aucun moustique à signaler, et une semaine avant Thanksgiving on était encore pas en pleine saison et c'était parfait de ce côté, on a eu des guides rien que pour nous.
Il y a eu un sacré ouragan en Octobre en Floride mais on n'en a pas vu les conséquences. De ce qu'on a compris, depuis l'ouragan Andrew de 1992 les maisons doivent être construites en parpaings, et depuis il n'y a plus de problèmes. Les ouragans sont souvent proches du golfe du Mexique, pas vers Miami.
La Floride est l'endroit le plus plus plat que je connaisse. De Miami à Key West en passant par les Everglades, on doit être à 1m au dessus du niveau de la mer, aucune élévation ! Je n'ai jamais vu ça. J'aimerais bien comparer un jour à la Belgique ("le plat pays") mais vous m'excuserez de passer mes vacances à Miami plutôt qu'à Louvain.
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